7 June 2016 by Jessica Palmer
Review of Dominic Thomas’ Nation-Building, Propaganda, and Literature in Francophone Africa
Yann Petit
Department of French and Italian
Brigham Young University
yannutah@hotmail.com
Dominic Thomas. Nation-Building, Propaganda, and Literature in Francophone
Africa. Bloomington, University of Indiana Press, 2002. 270 pp.
Le titre Nation-Building, Propaganda, and Literature in Francophone Africa est explicite en lui-même et illustre le rôle de l’écrivain et de la littérature dans la construction politique nationale au sud du Sahara et plus spécifiquement au Congo.
Dominic Thomas divise son livre en cinq parties distinctes. Il commence d’abord en situant le Congo politiquement et idéologiquement, puis traite de l’émergence de littératures nationales pendant les périodes post-coloniales et post-marxistes ainsi que leurs rôles dans la construction de la nation.
Ensuite, il couvre d’assez près les œuvres et la vie de Sony Lambou Tansi, Henri Lopes et Emmanuel Dongala, trois auteurs qui contribuèrent chacun de façons distinctes au courant d’idées de la littérature (écrite ou orale) des périodes en question. Enfin, il se concentre sur le rôle des médias dans la nation naissante.
Le but de Dominic Thomas est de donner une image objective de la situation politico-littéraire à ce moment-là. Le premier chapitre, par exemple, qui peint l’histoire du Congo depuis le début de l’indépendance jusqu’à l’époque “post-conférence,” nous aide à mieux comprendre le rôle de la culture, du socialisme et de la colonisation. Il démystifie à la fois les responsabilités des colons et des colonisés et jette de la lumière sur une Afrique souvent vue, de manière simpliste, comme victime de l’homme blanc.
Le fait d’avoir sélectionné trois auteurs, ayant joué des rôles quelquefois opposés et exprimant des idées distinctes, permet au lecteur de saisir l’enjeu du rôle de l’écrivain au Congo, mais aussi en Afrique – francophone ou pas – en général.
Qu’il s’agisse d’écrivains, membres du parti communiste national, militants pour les masses, (parfois en désaccord avec le gouvernement) dont l’asservissement politique détruit la crédibilité de leurs œuvres, des auteurs officiels qui promeuvent l’agenda du gouvernement, ou des auteurs indépendants, ayant en commun leur opposition au parti ou au gouvernement en place, on constate l’influence de ceux-ci dans l’édification de l’état nation et les conséquences principalement politiques qui en découlent.
Parmi ces trois auteurs, on retiendra particulièrement Henri Lopes, écrivain officiel qui fit partie du gouvernement congolais pendant de nombreuses années et qui était aussi un auteur plus ou moins en désaccord avec l’état qu’il représentait. Dominic Thomas a analysé justement ce personnage qui, à première vue, semble paradoxal.
En parcourant la vie et l’œuvre des trois auteurs en question, Thomas les compare indirectement et nous offre une vision englobante du discours littéraire congolais. Il nous fait entrevoir la situation politique congolaise et l’influence des différentes formes de littérature, écrites ou orales, dans la création de cette jeune nation africaine. Grâce à une bibliographie riche et variée, Thomas nous aide à mieux comprendre la réalité ‘sur le terrain’ et surtout nous donne une idée de ce que l’avenir peut réserver au Congo et plus généralement à l’Afrique.